Mouvement mécanique ou électronique ?

Avant de s’aventurer à l’intérieur d’une montre, il est important de maîtriser certaines notions de base, notamment les différents types de mécanismes (mouvements) qui les composent.
En horlogerie, on distingue deux grandes familles :

  • Les mouvements mécaniques, accomplissant la mesure du temps par pur principe mécanique.
  • Les mouvements électroniques, accomplissant cette même mesure, souvent bien plus précisément grâce à un circuit intégré et un régulateur à quartz (d’où l’appellation « montre à quartz »).

Comment les différencier ?

Dénomination

Le plus simple et souvent le plus efficace : votre montre comporte sûrement une inscription sur le cadran ou le fond indiquant « automatique » ou « quartz ».

Réserve de marche (ou batterie)

Les mouvements mécaniques se caractérisent par une courte réserve de marche, car leur énergie vient du porteur de la montre. Que ce soit par un remontage manuel ou automatique, cette réserve de marche se situe en moyenne autour de 70 heures pour les montres modernes.
Une montre électronique peut, quant à elle, compter sur une pile qui durera en général 2 à 3 ans avant de devoir être remplacée par un horloger.

Précision

La précision des mouvements est définie en secondes par jour (s/d), aussi appelée marche. On parle de marche positive si la montre prend de l’avance et de marche négative pour le retard.
Les standards de l’horlogerie mécanique oscillent entre ±10 s/d contre ±1 s/d pour l’horlogerie électronique à quartz. Un rapport de 1 pour 10 tout de même !

Cette différence s’explique principalement par la fréquence du régulateur :

  • Régulateur mécanique (balancier-spiral) : 2 à 5 Hz
  • Régulateur à quartz : 32 768 Hz
  • Horloge atomique : 9 192 631 770 Hz (pour le fun : sert à la synchronisation des satellites, du GPS, d’internet, etc.)

Prix

Le coût d’un mouvement mécanique restera toujours bien plus élevé que celui d’un mouvement électronique, en raison des coûts de fabrication très faibles de ce dernier. Il comprend bien moins de composants grâce à une architecture reposant surtout sur un circuit intégré et un moteur à bobine.
À l’inverse, le mouvement mécanique dispose en général d’une centaine de composants pour les plus simples.
Ces composants sont manufacturés, assemblés et ajustés en Suisse par une main-d’œuvre plus coûteuse qu’en Asie, principal fournisseur de mouvements électroniques.
C’est ce qui engendra, dans la Suisse des années 70, la crise du quartz… mais c’est un sujet pour un autre article !

L’aiguille des secondes (trotteuse)

Idéal pour déceler rapidement la nature du mouvement : le saut de l’aiguille des secondes d’une montre électronique se fera, dans la grande majorité des cas, une fois par seconde, dû à son moteur à bobine, aussi appelé « moteur pas à pas ».
L’aiguille d’un mouvement mécanique fera quant à elle plusieurs sauts par seconde, donnant cette impression de fluidité.
Attention tout de même aux exceptions : de rares montres mécaniques avec une complication haut de gamme appelée « seconde morte » donnent l’illusion d’un saut par seconde.

Voyons maintenant quelques sous-catégories dans ces deux grandes familles.


Les mouvements mécaniques à remontage manuel

Le remontage manuel sous-entend que vous devrez régulièrement tourner la couronne afin d’armer manuellement le ressort de barillet. Ce ressort, en forme de spirale, accumule l’énergie que vous lui transmettez en se contractant.
Le nombre de tours peut varier selon le modèle de votre montre, mais il est généralement compris entre 15 et 30 rotations de la couronne. Vous devriez sentir une butée vous confirmant un remontage complet. Ne forcez surtout pas !

Les mouvements mécaniques à remontage automatique

Le remontage automatique n’a, quant à lui, pas besoin d’intervention directe afin de pouvoir fonctionner correctement, bien qu’il possède obligatoirement le même système de remontage manuel.
En effet, le mouvement automatique possède une pièce appelée masse oscillante, qui arme le ressort de barillet en captant l’énergie inertielle des mouvements de votre poignet.
Ce type de montre possède une sécurité empêchant d’arriver en butée d’armage. C’est pourquoi, à l’instar du remontage exclusivement manuel, vous pouvez tourner la couronne indéfiniment en position de remontage sans crainte.


Les mouvements électroniques à quartz

Les mouvements à quartz sont les plus récents et les plus précis du marché. Ils sont régulés grâce à la vibration d’un minuscule morceau de quartz.
En effet, le quartz possède une propriété piézoélectrique qui lui permet de vibrer à une fréquence de 32 768 Hz lorsqu’il est soumis à un courant électrique.

Les mouvements électroniques à diapason

Les mouvements à diapason sont les ancêtres des montres à quartz et fonctionnent sur le même principe de vibration, mais avec cette fois-ci un diapason mécanique. Leur fréquence est de 300 Hz.
C’est un peu l’entre-deux des mouvements mécaniques et électroniques.

Les mouvements électroniques à balancier moteur

Les montres à balancier moteur étaient également utilisées avant les montres à quartz. Elles représentent bien la transition entre mécanique et électrique, car elles sont aussi alimentées par une pile, mais cette fois-ci le balancier-spiral (mécanique) est entretenu par un électroaimant et non par un système à échappement mécanique.me à échappement mécanique.


Conclusion

En résumé, qu’il soit mécanique ou électronique, chaque mouvement raconte une histoire différente de la mesure du temps. Le premier séduit par son héritage, sa complexité et son caractère vivant, quand le second séduit par sa précision, sa praticité et son coût accessible. Comprendre ces différences, c’est avant tout mieux apprécier sa montre et savoir ce qui se cache derrière son cadran. Car au-delà de l’objet, il s’agit aussi d’une philosophie : choisir entre la poésie d’un mécanisme en perpétuel mouvement ou l’efficacité d’un circuit réglé au battement du quartz.